Interventions chez l’homme dans le cadre d’un traitement de PMA

La fécondité normale d'un homme dépend en grande partie de sa production séminale
Voir aussi la qualité du sperme pour les exigences auxquelles doit satisfaire un échantillon de sperme pour pouvoir parler de fécondité ‘normale’.

Remédier aux troubles de la puissance

La production séminale est réglée par des hormones, mais cela ne signifie pas que tous les problèmes soient dus à des perturbations hormonales. Il arrive que des facteurs psychologiques soient la clé du problème, ou que le trajet des spermatozoïdes soit entravé tant par les organes génitaux masculins que par ceux de la femme.
L'étude de l’(in)fécondité masculine nous apprend que chez une large proportion d’hommes ayant une analyse séminale anormale, on ne trouve aucune anomalie. Ce n'est que chez une minorité qu'est trouvée une cause spécifique pour laquelle un traitement efficace existe.

Cela dit – si vous venez en consultation parce que vous êtes confronté à une fécondité réduite -, le médecin du CRG tentera de déterminer, sur la base d’une exploration andrologique, si une cause spécifique peut être trouvée chez vous (l’homme). Voir chercher la cause, dans ‘Examens chez l’homme’.
Si tel est le cas, un traitement 'spécifique' peut résoudre le problème, à savoir un traitement remédiant au problème sous-jacent chez vous. Pour un exemple, voir traitements hormonaux.

Mais dans la majorité des cas, aucune cause spécifique n'est trouvée ou il n'existe pas de traitement spécifique. Dans 95% des cas, nous nous tournons dès lors vers des ‘traitements aspécifiques’, c-à-d des traitements qui ne sont pas directement liés à une cause connue.
Le traitement de PMA en est bien sûr le meilleur exemple: l’insémination et la FIV ou la FIV | ICSI n’ont pas pour but d’éliminer la cause de votre fécondité réduite mais bien de contourner le problème. Le résultat final – si le traitement réussit – est une grossesse.
Pour la FIV avec ICSI, une intervention pour recueillir des spermatozoïdes sera peut-être nécessaire. Nous expliquons ces interventions sous ‘TESE et autres interventions pour l’extraction de sperme’.

En cas de problème de fécondité provoqué par un trouble de la puissance – impuissance, anéjaculation, éjaculation précoce ou rétrograde –, on faisait autrefois de nombreux examens pour en déterminer la cause exacte. Aujourd'hui, nous tentons davantage de vous aider expérimentalement.

Troubles de l’éjaculation

Anéjaculation
Si vous avez une érection mais pas d'orgasme (et donc pas d'éjaculation), un traitement psychologique peut peut-être vous aider. Si ce n'est pas le cas, l'éjaculation peut aussi être provoquée par stimulation. Cela implique toutefois une intervention dont nous parlons sous vibrostimulation et électrostimulation. L'échantillon de sperme ainsi produit peut éventuellement être utilisé dans le traitement de fécondité avec votre partenaire.

Ejaculation rétrograde
Dans ce cas, il y a éjaculation mais vers la vessie et non vers l'extérieur (via l'urètre). Il n'y a donc pas de liquide séminal lorsque vous avez un orgasme.
En cas d'éjaculation rétrograde présumée, la présence de spermatozoïdes dans votre urine est contrôlée. Si tel est le cas, l'urine doit être alcalinisée (rendue moins acide et moins nocive pour les spermatozoïdes) afin de veiller à ce que vos spermatozoïdes puissent être utilisés dans un traitement de fécondité avec votre partenaire.

Troubles de l’érection

En cas de troubles de l'érection, le médecin vous posera une série de questions et examinera plusieurs points avec vous lors d'une consultation. Votre tension n'est-elle pas trop élevée? Votre taux de cholestérol n'est-il pas trop élevé? N’êtes-vous diabétique?
  • Viagra
    Si la réponse à toutes ces questions est non, le médecin vous prescrira par exemple du citrate de sildénafil, mieux connu sous le nom de Viagra. Le citrate de sildénafil est un médicament qui entrave la décomposition de la molécule jouant un rôle dans le gonflement du corps caverneux du pénis. Il vous permet d'avoir plus facilement une (nouvelle) érection.
  • Prostaglandines
    Si le Viagra ne vous aide pas, l'injection de prostaglandines dans le corps caverneux du pénis est une autre possibilité. Il s'agit d'hormones normalement produites dans la prostate; elles vous permettent entre autres d'avoir une érection et un orgasme.
  • Prothèse pénienne
    Une dernière possibilité est de vous faire implanter une prothèse pénienne gonflable. Après cette intervention, vous pouvez provoquer une érection en pinçant votre scrotum.

 

Les traitements hormonaux se déroulent souvent en collaboration avec le service d’Endocrinologie – les spécialistes des hormones – de l'UZ Brussel. Dans la théorie de la fécondité, nous avons vu les hormones à la base de notre fécondité et comment elles régulent la production de sperme chez l’homme:
  • celles du cerveau sont la GnRH et les gonadotrophines LH et FSH. 
  • celle des organes génitaux est, chez l'homme, principalement la testostérone, l'hormone produite par les spermatozoïdes. Si la production séminale est réduite, il y a peu de testostérone et l'hypophyse est informée qu'elle peut produire plus rapidement de la FSH et de la LH.

Administration de gonadotrophines

Dans certains cas rares – chez les hommes qui souffrent du syndrome de Kallman par ex. –, l'hypothalamus ne génère pas d'impulsion GnRH. L'hypophyse n'est donc pas stimulée pour la production de gonadotrophines et il n'y a pas de production séminale. Les testicules sont petits, comme chez un garçon impubère.
Pour provoquer la production de sperme, il existe un traitement avec des substituts des gonadotrophines, lesquels sont injectés deux fois par semaine, pendant quelques mois. Comme le processus de production des spermatozoïdes dure presque trois mois (voir ‘Un peu d'anatomie’), il faut attendre ce délai avant de pouvoir fournir au moins un échantillon de sperme de qualité. Si cela marche, l’échantillon de sperme sera ensuite recueilli et utilisé pour une FIV avec ICSI.
Le traitement connaît toutefois une série d'effets secondaires et ne peut donc pas être poursuivi la vie durant.
C'est pourquoi plusieurs échantillons de sperme sont généralement produits et congelés pour une utilisation ultérieure.

Traitement à la testostérone

Comme le récit du culturiste (voir le principe du chauffage) le démontre, l'administration de testostérone n'a pas un effet positif sur la fécondité, au contraire.
Le traitement - un gel appliqué quotidiennement ou une injection toutes les trois semaines - vise à réduire les effets nuisibles d'une carence en testostérone, tels que le manque de libido ou l'ostéoporose.

Un groupe spécifique d'hommes confrontés à ce type de carence sont ceux qui souffrent du syndrome de Klinefelter.
Si vous souffrez de ce syndrome et si vous souhaitez un enfant, il vous sera conseillé de subir une TESE pour essayer de recueillir des spermatozoïdes, qui puissent être utilisés dans le traitement de PMA avec votre partenaire.
Si vous suivez un traitement à la testostérone, vous devez l’arrêter au moins trois mois avant de subir la TESE.