Interaction hormonale perturbée Ménopause prématurée Trente pourcent des cas d'infécondité sont (en partie) engendrés par des
troubles de l’ovulation. Ils sont généralement la conséquence 'd'erreurs' dans l'interaction hormonale chez la femme.
Le processus de maturation de l'ovocyte n'a alors pas débuté ou est perturbé:
- en cas d'absence d'ovulation, nous parlons d'anovulation: vous n'avez pas vos règles (aménorrhée);
- lorsque l'ovulation est irrégulière, nous parlons de dysovulation : il se peut alors que vous ayez vos règles de manière irrégulière (oligoménorrhée), mais il se peut aussi que votre cycle menstruel se déroule normalement.
- L'aménorrhée peut également être la conséquence d'un épuisement prématuré du stock d'ovocytes: on parle alors de ménopause prématurée.
Interaction hormonale perturbée
Le processus normal de maturation ovocytaire et l'ovulation en elle-même sont le résultat d'une collaboration harmonieuse entre le cerveau et les organes génitaux.
- L'hypothalamus produit la petite hormone GnRH à des intervalles cadencés – toutes les 60 à 90 minutes selon la phase du cycle menstruel.
- Ceci pousse l'hypophyse à libérer (plus rapidement ou plus lentement) les hormones sexuelles FSH et LH.
- Ces dernières stimulent à leur tour les ovaires à laisser mûrir des follicules (petites vésicules contenant chacune un ovocyte).
- Pendant leur maturation, les follicules produisent des œstrogènes par transformation de la testostérone des cellules environnantes.
Comment savoir si vous souffrez d’un SOPK?
Si vous présentez au moins deux des trois symptômes suivants, vous souffrez peut-être du SOPK:
- des ovaires avec un grand nombre de petites poches remplies de liquide (follicules),
- un cycle menstruel de plus de 35 jours,
- une concentration accrue d’hormones masculines dans votre sang, ou des signes qui le montrent: acné, chute de cheveux, pilosité excessive.
Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK)
Le SOPK est la cause la plus fréquente des troubles de l’ovulation chez les femmes en âge de procréer. Près de 10% des femmes en souffrent. C’est l’une des raisons qui poussent un tiers d’elles vers la PMA, afin de trouver de l’aide pour concrétiser leur souhait de maternité.
Le SOPK se caractérise par la présence d’un grand nombre de follicules contenant du liquide dans les ovaires. Ces petits follicules sont parfois appelés – à tort – kystes, d’où le terme ‘polykystique’.
Il s’agit d’une maladie hétérogène, dont la cause n’est pas encore tout à fait connue. On sait toutefois qu’il y a un important facteur génétique.
- Généralement, les femmes ayant une structure polykystique des ovaires ont une interaction perturbée entre les hormones, souvent due à une concentration accrue de LH (l’hormone de la maturation).
- On observe aussi souvent une production accrue d’hormones mâles (androgènes) et une diminution de la sensibilité à l’insuline (hyperinsulinisme):
- la production accrue d’androgènes peut conduire à de l’acné et à une pilosité excessive;
- la sensibilité réduite à l’insuline peut entraîner un risque accru de diabète, surtout quand il est aussi question de surpoids.
Pour les femmes qui présentent un SOPK, il est donc encore plus important d’avoir une alimentation saine et de bouger suffisamment.
Le SOPK peut perturber le cours normal du cycle menstruel, et donc diminuer la fréquence des ovulations, voire parfois les supprimer. Une grossesse spontanée est donc difficile, voire impossible dans certains cas.
Les femmes qui se trouvent dans cette situation ont différentes options pour tenter de concrétiser leur souhait éventuel de maternité:
- une ovulation contrôlée par l’administration d’hormones - voir induction de l’ovulation,
- la maturation in vitro d’ovocytes - voir MIV, et même
- une stimulation hormonale suivie d’une FIV/ICSI.
Enfin, ajoutons encore que le SOPK peut parfois être traité par voie chirurgicale. A l’aide d’un laser ou d’une autre source de chaleur, on réalise de petits trous dans l’ovaire, d’où une petite partie se ratatine. Cela permet de rétablir (temporairement) l’équilibre hormonal.
Dysfonction au niveau du cerveau
Dans l’hypothalamus
Si l'hypothalamus ne produit pas de GnRH, la maturation ovocytaire est nulle ou insuffisante et il y a anovulation.
- Le stress et la perte de poids peuvent aussi engendrer une perturbation dans la sécrétion de GnRH, entraînant souvent une maturation ovocytaire irrégulière ou insuffisante.
- De la relaxation ou un contrôle du poids peut éventuellement résoudre le problème.
- En cas d'échec, un traitement médicamenteux comprenant du citrate de clomifène, des gonadotrophines ou encore la pompe à GnRH peuvent aussi apporter une solution (voir induction de l’ovulation).
Dans l’hypophyse
Parfois, la perturbation hormonale est due à un taux trop élevé de prolactine dans le sang. Prolactine est produite dans l'hypophyse. Un taux trop élevé peut perturber la maturation folliculaire et entraîner une anovulation ou une dysovulation.
- Il arrive souvent qu'un adénome, une tumeur bénigne du tissu glandulaire de l'hypophyse, soit à l'origine du problème. Si la tumeur est petite (micro-adénome, parfois visible sur un scan du cerveau), un traitement médicamenteux peut suffire.
- Dans le cas rare d'un macro-adénome (plus grand et donc souvent visible sur une radiographie de la structure osseuse dans laquelle l'hypophyse se trouve), la tumeur doit en général être éliminée chirurgicalement.
Entre l’hypothalamus et l’hypophyse
Il arrive qu'une prise de sang révèle des valeurs hormonales normales, excepté pour le taux de progestérone qui indique une perturbation de l'ovulation. Cela peut être le signe d'une interaction perturbée entre l'hypothalamus et l'hypophyse: il y a un problème de fréquence et de régularité de la production de GnRH et la sécrétion de FSH et de LH dans l'hypophyse n'est donc plus synchrone. Il en résulte soit une maturation folliculaire perturbée soit, cas plutôt rare, l'absence du pic de LH qui doit déclencher l'ovulation.
Lors d'une maturation folliculaire perturbée (l'échographie de contrôle ne montre aucun follicule mûr), la préférence est accordée à un traitement avec du citrate de clomifène ou des gonadotrophines, souvent combiné avec une injection d’hCG à la fin du processus de maturation.
Ménopause prématurée
Le terme scientifique est 'insuffisance ovarienne prématurée' (IOP) et résume précisément le problème: le stock de follicules primordiaux – à savoir les follicules dans lesquels les ovocytes doivent mûrir sous l'influence des hormones sexuelles – des ovaires est épuisé plus tôt que la normale. Vous n'avez plus vos règles et au fil du temps, vous souffrez souvent de bouffées de chaleur (les fameuses vapeurs).
Il n'y a malheureusement pas de remède au problème en soi: votre éventuel souhait de devenir parent peut uniquement être comblé par un don d’ovocytes (voir don d’ovocytes), ou via l’adoption.