
Maturation in vitro (MIV) d’ovocytes
La MIV est une technique de procréation médicalement assistée encore relativement peu connue, qui n’est utilisée que dans des centres de fertilité spécialisés.
Dans cette technique, des ovocytes immatures sont prélevés en ponctionnant de petits follicules dans les ovaires. Les ovocytes immatures sont ensuite amenés à maturité en laboratoire avant d’être fécondés. Puisque les ovocytes sont prélevés à l’état immature, ce traitement ne nécessite pas, ou peu, de stimulation hormonale des ovaires.
À l’origine, la MIV a été développée afin de rendre la FIV plus sûre et plus facile pour les femmes atteintes du syndrome des ovaires polykystiques (SOPK). Comme ces femmes possèdent une réserve d’ovocytes élevée, elles présentent également un risque accru de développer un syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHSO).
Récemment, la MIV a également été utilisée chez les femmes atteintes d’un cancer. Le recours à une procédure de MIV avant leur traitement oncologique est dans ce cas une mesure de préservation de la fertilité.
Comme elle implique l’administration de moins d’hormones et un suivi moins intensif de la patiente, la MIV est plus simple et moins coûteuse qu’une FIV classique.
En résumé, un milieu de culture spécifiquement conçu permet aux ovocytes de mûrir pendant environ 30 heures au sein d’un laboratoire. Après cette maturation, les ovocytes matures obtenus sont fécondés en laboratoire par la technique d’ICSI, avec le sperme du partenaire ou d’un donneur. Les embryons obtenus sont congelés en vue d’un transfert ultérieur dans l’utérus.
Pour qui ?
Le traitement par MIV peut s’avérer une option intéressante pour les femmes possédant une réserve ovocytaire élevée. C’est un phénomène principalement observé chez les femmes en âge de procréer chez qui un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) a été diagnostiqué.
En effet, lors d’un traitement de FIV standard, les femmes atteintes de SOPK ou qui possèdent une grande réserve ovocytaire présentent un risque accru d’hyperstimulation (OHSS) ou de développer d’autres effets secondaires de la cure hormonale.
Par ailleurs, les femmes atteintes d’un SOPK possèdent un grand nombre de follicules dans leurs ovaires. Et lorsqu’il s’agit de réaliser une MIV, cette grande réserve d’ovocytes est une véritable bénédiction. Les chances de réussite du traitement dépendent largement du nombre de follicules antraux disponibles. Plus les follicules sont nombreux dans les ovaires, plus le nombre d’ovocytes (immatures) que nous pouvons ponctionner et faire mûrir en laboratoire est élevé. Plus il y a d’ovocytes matures, plus il y a de chances que plusieurs embryons se développent après fécondation des ovocytes.
La MIV est également une possibilité lors d’un diagnostic de cancer, si le temps manque pour suivre un traitement complet par stimulation classique ou s’il s’agit d’un cancer hormonodépendant, ce qui rend impossible l’administration d’une stimulation hormonale.
Enfin, la MIV peut être utilisée avec succès dans un groupe relativement petit de femmes qui, bien que possédant un nombre normal de follicules dans les ovaires, ne répondent pas à la stimulation hormonale (résistance à la FSH).
Le traitement dans les grandes lignes
Le trajet d’un traitement de MIV se déroule de manière semblable aux autres traitements de fertilité.
- Si, d’un commun accord avec vous, le médecin décide de commencer un traitement de MIV, vous avez d’abord un rendez-vous avec un conseiller en MIV.
- Le cycle de MIV est planifié sur la base de votre cycle naturel. Si votre cycle n’est pas régulier, une prise de sang permettra de mesurer vos taux hormonaux et une pilule hormonale pourra vous être prescrite afin de programmer le traitement.
- Le traitement commence par une prise de sang et une échographie vaginale pour visualiser le nombre de follicules contenus dans vos ovaires.
- En fonction de votre organisme, nous vous prescrirons peut-être une injection à administrer pendant trois jours au maximum. Il s’agit d’une légère stimulation hormonale des ovaires.
- La ponction d’ovocytes se déroule ensuite, par voie vaginale. Nous ponctionnons les follicules et aspirons les ovocytes immatures. La procédure est réalisée sous anesthésie locale. L’opération peut également être réalisée sous anesthésie générale si des raisons médicales le justifient.
La MIV en laboratoire
- Après leur placement dans un liquide (un milieu) spécifiquement conçu, les ovocytes prélevés lors de la ponction folliculaire poursuivent leur maturation en laboratoire pendant 30 heures. Dans certains cas, cette période est suivie d’une deuxième phase de maturation in vitro de 24 heures.
- En moyenne, 50 % des ovocytes ponctionnés arrivent à maturité. Bien entendu, chaque organisme est différent, et les résultats peuvent varier d’une personne à l’autre ainsi que d’un cycle à l’autre.
- Les ovocytes matures peuvent être congelés et conservés, ou être fécondés avec le sperme de votre partenaire ou d’un donneur.
- La fécondation se fait par ICSI (injection d’un spermatozoïde dans chaque ovocyte).
- Nous surveillons le développement de l’embryon jusqu’au troisième, cinquième, sixième ou septième jour après la fécondation et nous congelons tous les embryons dont le développement et l’aspect sont normaux.
- Le conseiller en MIV vous appellera ensuite pour vous informer du nombre d’embryons qui ont pu être congelés.
Puis-je bénéficier d’une MIV ?
Le médecin spécialiste de la fertilité évaluera lors d’une consultation si vous pouvez bénéficier d’une MIV. La principale question à cet égard est de savoir si la réserve d’ovocytes dans vos ovaires est suffisante.
Le médecin traitant évaluera cette réserve sur la base des résultats d’une analyse de sang et d’une échographie vaginale. La recherche a montré que pour les femmes ayant un taux d’hormone anti-müllérienne (AMH) élevé, les chances de réussite de la MIV sont similaires à celles d’un traitement de FIV.
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